Les fidélités successives, D’ESTIENNE D’ORVES Nicolas

51QZszvAM3L._  prix lecteurs 2014 livre poche

  • Poche: 768 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche (9 avril 2014)
  • Collection : Littérature & Documents
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2253194840

L’HISTOIRE

« Champion du double jeu, je ne sais plus ni qui je suis, ni quelle vie est véritablement la mienne. » Anglais et Français, résistant et collaborateur, lâche et héros, Guillaume Berkeley oscille, dans le Paris de l’Occupation, entre mensonge et vérité. Amoureux, tout comme Victor, son frère aîné, de Pauline, leur demi-sœur, il vit au rythme de ses « fidélités successives ». Cette fresque romanesque explore, avec sensibilité et lucidité, les ambiguïtés amoureuses et les engagements politiques d’un personnage complexe, tantôt ombre tantôt lumière, victime de ses démons intérieurs et confronté à des circonstances qui le dépassent.

Tout à la fois peinture de mœurs, fresque historique, psychologie des profondeurs, le roman de Nicolas d’Estienne d’Orves, servi par une écriture efficace, fluide, et une connaissance impressionnante de son sujet, entraîne le lecteur jusqu’à l’issue fatale… Paulin Césari, Le Figaro magazine.

MON RESSENTI

 Bien que le sujet ai été traité de bien des manières  j’ai vraiment aimé ce livre. C’est un véritable tableau historique que nous dépeints l’auteur, il le fait avec habileté, sensibilité et efficacité.  Une écriture qui ne laisse pas indifférent, précise, enlevée. Un héros plutôt anti-héros un brin pathétique, des personnages passionnants qui viennent parsemer ce roman : Cocteau, Marais, Céline, Denoël, Gallimard…

J’ai aimé l’aspect psychologique et le suspens que l’auteur sait garder intact jusqu’au bout. Les deux frères complètement différents l’un de l’autre mais qui s’adorent sont vraiment bien analysés et bien dépeints. Il est très difficile de justifier l’injustifiable, d’expliquer l’inexplicable et pourtant c’est avec brio que l’auteur y parvient. Il arrive à faire un roman humain sur cette période difficile de l’humanité et ce n’était pas gagné.

Ce n’est pas ma  période de l’histoire préférée et je commence un peu à saturer des histoires de guerre mais là j’ai été scotchée et je l’ai lu en deux fois.  Un super bon roman qui se lit facilement et qui reste en tête . Je l’ai trouvé très réussi et j’admire la fin digne d’un bon polar.

VERDICT

Je conseille vivement ce livre qui peut convenir à tout les lecteurs. C’est vraiment une belle découverte et il mérite d’être lu.

EXTRAITS

« En prison, le pire ennemi, c’est la bêtise. La bêtise du lieu, la bêtise des autres, votre propre bêtise : celle qui vous guette, se niche derrière chacun de vos gestes, menaçant de vous transformer en automate, en animal. » 

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« Rien n’est impossible mais je me suis toujours interdit de penser au conditionnel : ça brouille l’esprit, ça gâte les perspectives, ça ne sert à rien. Ce qui est fait est fait, le reste n’est que sotte spéculation. »

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« J’étais trop ambigu pour mon époque, trop inclassable. La France aime les cadres et les cases. Sortez du carcan bon-méchant, blanc-noir, affront-vengeance, et l’on vous regarde avec méfiance, comme si vous étiez plus dangereux qu’un assassin. C’est là une maladie très française, ce besoin cartésien de mettre des étiquettes, d’inventorier, de trouver une logique. Il n’y a pourtant aucune logique dans ma vie. Juste un destin. Le destin d’un homme à cheval entre deux cultures, deux mondes, deux pays, deux rives, deux aspirations, deux familles d’esprit, deux rêves de gloire, deux amours ».

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