Au long des jours, Nathalie Rheims

Date de parution 11/01/2023

Editeur Leo Scheer

Nombre de pages 176

Prix 17€

Pitch/ de quoi ca parle

En 1977, la narratrice vient d’avoir 18 ans. Trois ans plus tôt, elle a fait ses débuts de comédienne. Un soir, après le spectacle, un visiteur se présente dans sa loge du Théâtre de la Ville pour la saluer. Commence alors, avec cet homme hors du commun, de trente-sept ans son aîné, une véritable passion amoureuse. C’est en voyant réapparaître par hasard, au fond d’un tiroir, un Polaroid pris par sa sœur à l’époque, que la romancière a eu, après toutes ces années, le désir de raconter cette histoire restée secrète. Au long des jours est le 23e livre de Nathalie Rheims.

Impressions/ressentis

Une lecture agréable et la découverte d’une époque que je n’ai pas connue. Ce livre est à la fois le témoignage d’une histoire d’amour intense mais aussi de la vie dans le milieu artistique de cette époque, à savoir les années 70. Nathalie Rheims a alors 18 ans et se destine au théâtre lorsqu’elle rencontre un homme âgé de 37 ans de plus qu’elle, cet homme c’est celui de la couverture, certains le reconnaitront de suite , ce ne fut pas mon cas, je le connaissais de nom mais le visage ne me disait rien. De nombreuses références aux oeuvres musicales, littéraires et des extraits des écrits de ce mystérieux amoureux ainsi que le titre du livre mettront le lecteur sur la voix. Je ne dirais pas ici de qui il s’agit pour laisser les lecteurs le découvrir. Tout commence avec la découverte d’un vieux polaroïd pris par la soeur de l’auteur, photo qui est celle de couverture.

Ce que j’ai aimé c’est l’écriture simple mais efficace et la découverte du milieu artistique de cette période et aussi les références cinématographiques, poétiques, littéraires et musicales qui en jalonne les pages. On entre très vite dans l’histoire d’amour particulière de l’auteur et de ce chanteur à texte et à succès de l’époque. On tourne les pages sans s’en rendre compte et on espère, on vibre, on attend avec l’auteur. C’est un peu comme si elle nous avait pris par la main pour nous montrer l’envers du décor dans le Paris artistique de l’époque, le lecteur se retrouve témoin privilégié de cette histoire touchante.

C’est une lecture qui pourrait choquer les esprits étroits puisqu’il s’agit d’une histoire entre une jeune femme de 18 ans et un homme marié de 37 ans son aîné mais ça serait dommage de s’arrêter à cela car c’est raconté avec pudeur et retenue. De rendez-vous clandestins, en périodes d’attente, de missives en retrouvailles improvisées on entre dans l’histoire d’amour de deux artistes qui laisse le lecteur un peu perplexe parfois tant l’auteur semble plus amoureuse que cet homme. D’ailleurs, c’est de son côté un coup de foudre immédiat lorsqu’elle le voit pour la première fois.

Beaucoup de nostalgie et mélancolie, de références artistiques et de détails sur la vie d’un chanteur qui ne l’a pas eu facile et qui en explique la complexité. A découvrir

Morceaux choisis

« Il faut partir si vite. Déjà, mais où ? Pourquoi ?
Qu’ai-je vu ? Rien. Si tôt il faut plier bagage
Comment croire à la vie à n’importe quel âge
Puisque l’on sait d’avance où finit le voyage. »

« À partir de là, il fut condamné à vivre dans la galère du donjuanisme, dont le symptôme est : « Plus il y en a, plus on est seul. » J’avais bien connu cette « maladie » chez mon père, qui en était, lui aussi, très atteint. J’avais appris, à ses côtés, à force de lui servir d’alibi pour ses mensonges incessants, un certain « mode d’emploi ».

« Il devait être assez tard lorsque j’entendis le téléphone sonner, cette sonnerie stridente dans le silence de la nuit ressemblait à une sirène de pompiers. Je me jetai hors du lit et, cinq pas plus tard, le cœur prêt à exploser, je décrochai le combiné.
C’était lui, avec son timbre reconnaissable à la première inflexion. »

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