Wild Idea, O’BRIEN Dan

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L’HISTOIRE

Éleveur de bisons, fauconnier et écrivain emblématique du Grand Ouest américain, Dan O’Brien est l’auteur de deux grands classiques du nature writing, Rites d’Automne et Les Bisons de Broken Heart. Spécialiste des espèces en voie de disparition, il enseigne la littérature et l’écologie des Grandes Plaines. Il a fondé dans le Dakota du Sud au Cheyenne River Ranch la Wild Idea Buffalo Company, son entreprise familiale d’élevage et de production du bison dans le respect de l’éthique écologique indienne.

LA VIE D’UN RANCH
DANS LES GRANDES PLAINES

Voici l’histoire de Dan O’Brien et comment il réintroduit enfin les bisons en liberté sur leur terre originelle.
Un passionnant témoignage humain et environnemental, mais aussi économique, celui d’une lutte héroïque et folle pour la restauration d’un patrimoine écologique inestimable, les Grandes Plaines américaines.

«J’aurais pu m’impliquer dans la sauvegarde des putois à pieds noirs, des aigles, des renards véloces, ou de toutes sortes d’insectes et d’herbes. Mais au cours des dix-huit années précédentes, j’avais appris que se concentrer sur une seule espèce revenait à ne traiter qu’un symptôme. Alors j’ai pensé aux bisons. Ils sont depuis longtemps un emblème de toute cette vie sauvage en déclin. Cette injustice m’a dégoûté et avant que l’épée d’Orion ne pointe Harney Peak, j’ai su qu’il y aurait dans mon avenir au moins une tentative de rétablir l’équilibre des Grandes Plaines. Et que les bisons en feraient partie.»
Dan O’Brien

MON RESSENTI 

Un roman qui est aussi un plaidoyer pour la sauvegarde et la défense des bisons dans les grandes plaines américaines. L’auteur raconte son parcours et son expérience pour que la Wild Idea Buffalo Company voit le jour. On découvre que les bisons sont en voie d’extinction et que cette disparition est un danger pour l’équilibre de la faune et la flore. L’humain et son désir de tout maîtriser et tout détruire fragilise l’écosystème en faisant disparaître certains animaux.  Dan O Brian parle sans complaisance et sans détour de son combat, de ce qu’il a dû supporter et entreprendre pour mener à bien cet ambitieux projet. On se rend très vite compte qu’il n’est pas aisé de lutter contre le pouvoir politique, écologique et économique.

Quelle joie de me trouver propulser dans les plaines du Lakota et de rencontrer ce qui reste d’indiens. Lire Wild Idea c’est être ébloui par la beauté de la nature, par la détermination d’un homme passionné par ce qu’il fait et qui a compris que chaque geste, chaque contribution est importante. C’est une ode à la nature dans ce qu’elle a de plus sauvage et de plus fragile à la fois, un appel à la sauvegarde de cette dernière, c’est une prise de conscience.

Un voyage saisissant dans les grandes plaines, mais pas seulement, il est question d’amitié car bien que passionné l’auteur n’en oublie pas pour autant l’importance de la famille et des amis. Il est devenu un spécialiste reconnu et donne des cours dans les universités.

Des chevauchées magnifiques, des aventures humaines magiques, les paysages à couper le souffle, j’aimerai tellement que quelqu’un ai l’idée d’en faire une adaptation cinématographique. On referme le livre avec un sourire sur les lèvres et l’envie de voir un jour en vrai ces plaines majestueuses. Ca fait vraiment du bien de savoir que des personnes comme Dan O Brien existe.

Et ce qui ne gâche rien c’est que c’est vraiment très bien écrit. Un beau, très beau roman.

VERDICT

Amis de la nature, des grands espaces et de l’écologie ce livre est pour vous. Un roman magique et apaisant qu’il faut absolument découvrir.

EXTRAITS

 » Quand je sors la nuit sur la véranda de mon ranch, les vagues de couleur immenses et agitées des lumières du Nord viennent quelquefois à ma rencontre. Mais en d’autres saisons, je trouve des serpents à sonnette enroulés sur eux-mêmes, ou un vent tellement froid qu’il peut vous geler la peau en un rien de temps.
D’un point de vue économique, il est certain que le choix des Grandes Plaines m’a fait passer après ceux de mes contemporains qui ont opté pour la Nouvelle-Angleterre, la Californie ou les collines de Géorgie. Ceci dit, telle une femme amoureuse d’un ivrogne, je n’ai pas vraiment eu le choix. Voilà plus de quarante années que je vis au sein de la Prairie et que je la partage de bon coeur avec toutes les autres espèces qu’elle abrite. Il m’aura fallu du temps pour comprendre que cet endroit n’est pas seulement un mélange chaotique de créatures occupées à se battre entre elles et faire valoir leur existence, mais un réseau de vie complexe qui lutte pour maintenir son équilibre. J’aime le vent qui me revigore tandis que je suis assis sur la véranda, même s’il est trop froid pour être supportable. C’est le souffle bruyant d’un seul être vivant, gigantesque, et dont je fais partie.
Pendant une période allant de 1972 à 1990, j’ai travaillé comme biologiste, d’abord pour l’État du Dakota du Sud, puis pour le Peregrine Fund, une association à but non lucratif basée au célèbre laboratoire d’ornithologie de l’université Cornell. Comme je n’avais pas de formation académique en biologie, mes tâches étaient principalement celles d’un technicien, toujours saisonnier, toujours en déplacement à travers les plaines et les montagnes de l’Ouest. L’objectif était de participer à la réintroduction du faucon pèlerin, alors en voie de disparition, dans les falaises qui bordent le front des montagnes Rocheuses. Mais je songeais sans cesse à l’ensemble de l’écosystème dont les oiseaux dépendaient – les innombrables kilomètres d’herbe vallonnés que nous appelons les Grandes Plaines.
Les faucons étaient élevés en captivité, d’abord à Ithaca, dans l’État de New York, puis à Fort Collins dans le Colorado et enfin à Boise dans l’Idaho. Mes collègues du laboratoire faisaient naître les oisillons et je passais les prendre quand ils avaient environ un mois. Mon rôle consistait à emmener les fauconneaux sur l’un des sites de dissémination, dont il existait plusieurs dizaines, et à faire au mieux pour qu’ils apprennent à voler et à chasser par eux-mêmes. C’était un travail merveilleux, en pleine liberté, et très stimulant physiquement. Chaque jour, je me déplaçais sur un nouveau site, en pick-up, à cheval, en hélicoptère ou à pied. La plupart des gens qui prenaient part à l’effort de réintroduction du faucon pèlerin étaient jeunes, mais notre engagement ne se résumait pas à un simple enthousiasme juvénile. Nous étions guidés par la conviction que notre action avait une valeur réelle. Soldats précoces dans une lutte pour l’environnement qui cherche toujours sa définition, nous sentions que nos vies étaient envahies par des forces immenses, bien au-delà de notre contrôle. »

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