La mort est une femme comme les autres, PAVLENKO Marie

41JVOL0RgiL

 

 

 

 

 

 

L’HISTOIRE

Imaginez un monde où personne ne s’éteint. Imaginez un service de soins palliatifs où personne ne succombe. Imaginez un univers où la mort en a ras la faux et fait un burn out. Emm n’en peut plus. Un matin, elle s’arrête et s’assoit. Ses bras sont de plomb, elle pèse une tonne, elle ne peut plus se lever. En se laissant aller à son spleen, elle rencontre Suzie, une jeune femme dont la gentillesse va l’émouvoir. Commence alors un périple extraordinaire au cours duquel Emm va découvrir la richesse de la nature humaine.

MON RESSENTI

La mort est déprimée et se laisse aller sur son canapé , elle n’a plus de travail car plus personne ne meurt elle n’a plus le courage de les tuer !! Très original roman, on est souvent touché par la mort de proches, de personnes que l’on aime ou même de personnes que l’on ne connaît pas , il peut arriver que l’on trouve certaines morts injustes , prématurées . Mais, est-ce que ce serait mieux si personnes ne décédaient  ?

Un livre qui pose derrière un air léger et drôle la question de notre propre rapport à la mort.  On va donc suivre l’apprentissage de la vie humaine de Emm alias la mort. J’ai aimé le coté philosophique de ce roman qui n’oublie pas d’être drôle aussi avec une mention spéciale pour la faux (vous comprendrez en lisant). Est-ce que je choisirais l’immortalité si je le pouvais ? Rien n’est moins sûr, c’est une question que je me suis déjà posée.

Du rythme, de l’humour et une histoire originale, matière à réflexion qui font que l’on est dedans et qu’on passe un moment de lecture très sympathique. Une histoire originale donc, portée par une écriture simple et efficace . j’ai beaucoup aimé. La fin est super originale .

VERDICT

Ce roman vous assurera quelques heures de bonheur, de rire et de réflexions sur la mort. Tentez-le vous ne le regretterez pas

  • Broché: 196 pages
  • Editeur : Pygmalion (7 octobre 2015)
  • Collection : ROMANS

EXTRAITS

 » – Suzie, dites-moi : pourquoi avez-vous peur de mourir ?
– Vous n’avez pas peur, vous ?
– Disons que je ne me sens pas concernée.
Suzie étudia Emm de longues secondes avant de répondre.
– Mourir, c’est la fin. Le monde continue de tourner, sans nous. C’est être exclu du monde, renoncer aux chemins que nous n’avons pas eu le temps d’emprunter. Il y a cette idée de gâchis. On voudrait s’accomplir et être heureux mais on se dissout dans le quotidien, on se laisse dévorer par un travail chiant, des soucis sans intérêt, et au final on passe à côté de notre vie. Enfant, elle est illimitée,, potentiellement multiple. Elle ressemble à un chêne millénaire, imposant, touffu. Puis on grandit, on se confronte à des choix, et l’arbre se rabougrit. Un jour, on est vieux et on se rend compte que le chêne s’est transformé en ficus nain.
– C’est assez égoïste comme pensée, il faut laisser la place aux autres.
Suzie réfléchit et son nez en trompette s’agita.
– Sans parler des gens qu’on abandonne…Si j’avais des enfants, je serais paniquée à l’idée de les laisser seuls. Les livrer au monde, justement. Et mourir jeune est dégueulasse. Il y a le panneau « route barrée » alors qu’on voit le bitume de l’autre côté, qui se perd à l’horizon, avec ses embranchements, ses possibles. Seulement, on n’a pas le droit d’essayer. »

**********

– Eh bien, des rumeurs circulent. Figure-toi que Mémé n’est pas la seule. Il paraît que les gens ne meurent pas, ne meurent plus ! J’ai lu des théories dingues : l’homme serait parvenu à un stade ultime de développement et aurait atteint l’immortalité ! Tu te rends compte ? On ne va peut-être plus mourir ! s’emballa-t-il. […]
– Tu ne crois pas ce genre de conneries, quand même ? […] Tu as oublié à quel point tout le monde fait pipi sur la Toile en disséquant la longueur et la forme de son jet. Crois-moi, l’humanité est loin d’avoir atteint l’apogée de son évolution. Si tu veux mon avis, elle est même plutôt en train de repartir du côté des invertébrés. Il suffit de jeter un œil à la crétinerie ambiante pour s’en persuader.

Je laisse un commentaire